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Notre premier livre sortira en mars !

Dernière mise à jour : 11 janv.

Et il s'agira du nouveau « livre palestinien » de Stéphane Aucante, l'un des fondateurs de Bougainvillier éditions, Sans voile, Féminité(s) en Palestine, préfacé par Colette Berthès, auteure française mariée à un Palestinien de Hébron.


Voici par quoi Stéphane Aucante ouvre ce qui sera son quatrième ouvrage en lien avec la Palestine, où il a vécu et travaillé de 2015 à 2018, en dirigeant l'Institut français de Naplouse, au nord de la Cisjordanie :


« À l’entrée de l’Institut, le bougainvillier a fleuri d’un coup. La veille ou l’avant-veille, l’arbre en arceaux n’était parsemé que de quelques fleurs rose vif, pareilles à de légers cailloux fluo et flashy disséminés par un Petit Poucet d’aujourd’hui dans une forêt touffue vert sombre. Puis ce fut l’explosion, sans raison : une main inconnue avait dans la nuit répandu un tapis épais, duveteux et monochrome, très féminin, sur les branches. Mieux, en s’approchant, on comprenait que des centaines de petites mains charmantes avaient, sous les feuilles, accroché des fleurs en forme de bouches à trois lèvres et paraissant presque fausses parce que toutes identiques et parfaites. Qui avait bien pu nouer tous ces pétales en ruban comme on rehausse de colifichets la beauté d’une chevelure de jeune mariée ? Sans doute des fées couturières, hilares, coquines, et que j’imaginais babillardes… bruyantes même… La couleur du bougainvillier est tellement puissante qu’on a l’impression qu’elle vous crie quelque chose.


Récemment, une spectatrice qui n’était encore jamais venue à l’Institut et que je saluais sur la passerelle après une séance de ciné-club m’a dit qu’elle reviendrait parce qu’elle trouvait l’endroit vraiment agréable, et que nous avions une magnifique « majnouna »… Je lui ai demandé de répéter… Depuis qu’on a projeté Pierrot le Fou de Godard (et surtout depuis le fou rire qui m’a pris lorsque j’ai entendu Riyad traduire le titre par « Pierrot El Majnoun »), je sais que « majnoun » veut dire « fou » en arabe… Mais « majnouna » ? Pour un arbre ?... La spectatrice m’explique que majnouna, c’est le féminin de majnoun et que c’est le nom qu’on donne à ce buisson, là, qui abrite la passerelle, et qui fleurit en rouge ou rose n’importe où n’importe quand, comme une herbe folle.

- Ah ! Vous voulez parler du bougainvillier ?

Ma spectatrice est bonne francophone mais ne connait pas ce mot français. Elle le trouve compliqué.

- Moi je préfère majnouna. Vous ne trouvez pas qu’il est complètement fou, cet arbre ?...


J’avoue que je n’y avais pas pensé… Depuis, je le regarde différemment, notre bougainvillier. Je le trouve un peu schizophrène, entre entêtement monomaniaque de couleur rose criard et folle éclosion dans un désordre absolu. On dirait une nuée de papillons exotiques qui auraient été se tremper dans un seau de peinture laquée puis seraient venus se poser là, en vrac, comme des pique-niqueurs dans une clairière, pour se faire sécher. Quand le vent vient de la mer et s’engouffre dans la vallée où se serre la Naplouse originelle, les papillons s’agitent et sont prêts à s’envoler, comme une idée fixe et entêtante dont on voudrait se débarrasser mais qui continue à s’accrocher… »


Ce n'est donc pas par hasard si notre maison d'auteurs et d'actions s'appelle Bougainvillier éditions...


Photo de bougainvillier en fleurs dans un rayon de soleil.
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